16 septembre 2016

Fleurettes canadiennes

Oswald Mayrand, Fleurettes canadiennes, Chez l’auteur, Montréal, 1905, 88 p. (Portrait de l’auteur en frontispice) (illustré de planches hors texte d’Albert Ferland, Albert Samuel Brodeur, Georges Latour, Paul Caron, Edmond-Joseph Massicotte et Joseph Labelle.)

Oswald Myrand est le fils de Zéphirin.

Le livre est richement illustré. Cependant, Stéphanie Danaux  (L'iconographie d'une littérature) a raison de déplorer le « manque d’unité visuelle », « la médiocrité de la reproduction photomécanique » et de conclure que « Fleurettes canadiennes reste une édition mineure, tant du point de vue littéraire qu’artistique ».

Le recueil compte trois parties : Chants d’enthousiasme, Histoire et légende, Vers plus intimes.

Dans un poème liminaire, le poète énumère tous les gens à qui il dédie son recueil.

Chants d’enthousiasme
Le poète a réuni des poèmes qui témoignent de ses exaltations, de ses plaisirs, de ses émotions. Cela va de la femme idéale jusqu’à la patrie en passant par la nature, la liberté et la fête de Noël.  « Un front majestueux où plane le génie, / Des yeux illuminés par le feu d'un grand cœur, / Une bouche au sourire exempt de tour moqueur, / Une voix dont le calme exhale l'harmonie »

Histoire et légende
Le titre m’apparait plus ou moins juste. Il évoque la bataille de Saint-Eustache et la guerre de 1870 contre les Prussiens. Les éducateurs de Ferme-Neuve ont droit à ses éloges. Enfin, il y a la « Légende des guérets » : un laboureur qui ne respecte pas le repos obligatoire du dimanche est englouti sous une avalanche de pierres. « La terre tressaillit sous l’œil du Créateur : /  Ouvrant son sein d’argile au vil blasphémateur ».

Vers plus intimes
Le titre aurait aussi pu être « Vers plus personnels », personnels dans le sens qu’ils sont souvent des vers de circonstances : deux acrostiches sont dédiés à des jeunes filles, quelques poèmes à ses amis dont un qui fut frappé par la foudre, l’un à une religieuse, etc. Le meilleur poème et le seul qui mérite un petit détour, c’est celui qui clôt le recueil. Le voici.


PENSÉE ULTIME

À toi que j'estimais le meilleur de moi-même,
En qui j'avais rêvé d'éterniser mon nom,
À toi, Georges, mon fils, cette page suprême
D'un si lugubre ton.

Jusqu'à ce vingt novembre, en l'an dix-neuf-cent-quatre,
Jamais je n'avais vu mourir un être humain.
Près du mien, le premier ton cœur cessa de battre:
Douloureux lendemain !

J'appris comment on meurt, c'est toi qui fus mon maître
Enfant, dors doucement le sommeil du tombeau,
En attendant le jour où nous pourrons connaître
L’éternel renouveau.


Montréal, 20 novembre 1904.



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