11 février 2017

Rencontres et Entretiens

Adélard Lambert, Rencontres et Entretiens, Montréal, Le Devoir, 1918, 161 pages.

«… ce sont tout simplement des notes recueillies ici et là sur les Canadiens émigrés aux États-Unis. »

Lambert, qui a longuement habité à Manchester, présente 12 courtes histoires sur la vie des Franco-américains. « C’est avec plaisir que je publie ces pages, dans l’espérance de convaincre quelques compatriotes de la nécessité, de l’obligation même, d’envoyer leurs enfants aux écoles franco-américaines. »  

Le véritable but de l’auteur, on le découvre en cours de lecture : les Franco-américains doivent être fiers de leurs origines et maintenir leur identité française et catholique. Oui, l’auteur le constate, déjà certains compatriotes se fondent dans le « melting pot »  américain et, souvent, cela commence à l’école publique.  Lambert déplore à quelques reprises le fait que certains Francos anglicisent ou acceptent qu’on anglicise leur nom. Là commence l’assimilation.

Qu’en est-il du contenu ?

La plupart des histoires que l’auteur présente, on les lui a racontées. Plusieurs narrateurs sont des vieillards. Dans certaines, le conteur évoque le Canada, qu’on regarde avec nostalgie (Une fête Saint-Jean-Baptiste; Le vieux soldat ; Un conte canadien). Quelques récits illustrent la difficulté des Canadiens français, en guerre avec d’autres nationalités (Les « chêneurs ») ou en train de perdre leur identité (Surnoms donnés aux enfants;  À propos de noms).  D’autres ne sont que de petits faits pittoresques qu'on prenait plaisir à se raconter lors de veillées : des histoires de loups garous qui n’en sont pas (Mes aventures au pays), de superstitions (Un parrain de malheur; Le vieux soldat). Enfin, dans Cajolette et la statue de l'ange-gardien et Le père Jérôme, le narrateur met en scène des personnages pittoresques.

Adélard Lambert termine son recueil en présentant certains témoignages de personnes qui avaient beaucoup de considération pour les Franco-américains, dont Roosevelt. Il conclut par cet appel senti à la fierté de ses compatriotes :

« Dites-vous bien une fois pour toutes : ­­­"Oui, nos vieux parents étaient dignes de notre respect, de notre admiration, de notre amour. Ils avaient la foi qui fait les grands peuples ; l’amour du prochain qui fait les bons citoyens, et, comme se plaisent à le redire les Américains, c’étaient des hommes d’honneur. "

Gardons précieusement le souvenir des traditions ancestrales. Conservons jalousement la belle langue, la foi de nos pères, leurs mœurs de famille si simples, si gaies, si patriarcales. Travaillons de toutes nos forces à faire cesser cet air d’emprunt, cet air pincé et faux, que cherchent à singer quelques compatriotes en certains quartiers.

Restons catholiques et francs, toujours ! »

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